Je couds, tu colles.
Un jour de la semaine dernière il descend à la cave pour chercher un outil et aperçoit encore une fois cette vieille étagère que j'avais ramassée sur le trottoir une bonne quinzaine d'années auparavant. J'avais même récemment envisagé de la jeter. En un instant il décide qu'il allait en faire quelque chose, là maintenant tout de suite (et oublie de remonter ce qu'il était descendu chercher, normal).
Poncer,
découper, organiser,
coller,
admirer !
Continuer et encore admirer ... (oui car à l'heure où l'on pressent des êtres hyperactifs un peu partout, lui est un contemplatif)
Puis installer,
garnir,
organiser,
et se raconter des histoires avec de vieux objets.
L'âne hoche la tête ; le nain est un automate que l'on remontait avec une clef et qui dansait en faisant tourner sa tête de manière inquiétante. Deux objets de ma petite enfance qui m'ont toujours suivie. Ils trônent aujourd'hui fièrement devant ce livre qui présente quelques oeuvres de l'un de mes artistes préférés.
A la même époque il y avait aussi eu ce petit personnage indien, que j'ai le sentiment d'avoir toujours fréquenté !
Un peu plus tard vint cette demoiselle, je ne sais plus précisément qui me l'avait offerte, mais je crois bien qu'elle était arrivée tout droit du Royaume Uni. Fabuleux quand on a six ans. Cette minuscule poupée de 12 cm a été la première à faire l'expérience de mon penchant pour la couture : avec de vieux chiffons et souvent du scotch, avant d'accepter définitivement qu'il était plus efficace d'avoir recours au fil et à l'aiguille.
Puis des objets plus contemporains, comme ce dessin d'Isabelle Kessedjian et cette boîte à musique, délicates attentions de ma plus jeune soeur.
( L'histoire du petit chien a déjà été donnée récemment !)
Mes discrètes kokeshi, soigneusement choisies par mon amoureux.
Et ces deux jolies boîtes peintes, choisies par mes filles.
Enfin en vrac, de la broderie de mon cru, des cadavres de mugs reconstitués mais inutilisables, des vieilles boites de thé, ou de biscuits d'outre Rhin ...
Alors tout à coup une idée me traverse la tête :
cette belle étagère que tu as faite rien que pour moi,
j'ai l'impression d'y avoir déposé toute ma vie.
Merci pour ce cadeau !